À
l’occasion du centenaire de la fondation de l’Académie
des Goncourt, l’auteur Pierre Kyria nous livre un dossier
critique sur l’œuvre et le Journal des frères
Goncourt. Le document La Passion Goncourt nous invite à
lire et à mieux comprendre l’œuvre de deux hommes
de lettres, dont leur vie commune sera consacrée à
la littérature et à la création d’une
« écriture artiste ». Peindre le « vrai
» avec de nouveaux mots « colorés »,
loin de la syntaxe des grammairiens. Dans leurs romans, les Goncourt
s’intéressent d’avantage à l’individu.
Ils puissent leurs inspirations des observations scrupuleuses
de la réalité et des anecdotes de leur milieu. Les
frères Goncourt nous donnent une description des mœurs
de leur époque. Les Goncourt appartiennent déjà
au naturalisme.
Le
livre La Passion Goncourt est une petite mine d’or
sur la vie commune des frères Goncourt et nous aide à
concevoir cette fratrie. Si vous ne désirez pas lire les
neuf tomes du Journal de Jules et d’Edmond Goncourt, je vous
suggère La Passion Goncourt. On s’introduit
dans cette unité qui se lie probablement au chevet de leur
mère mourante, où Edmond de Goncourt promet de s’occuper
de son jeune frère Jules, huit ans plus jeune. Depuis,
les frères Goncourt seront inséparables, unis par
le sang, par la littérature, par leur vie commune et ils
iront jusqu’à partager la même maîtresse.
Dans cette destinée, ils seront collés l’un
à l’autre comme des « siamois ».
Ces
deux observateurs nous lèguent dans la fiction, le réel.
L’œuvre des Goncourt est comme un portrait, une peinture,
de l’existence de l’individu dans la société
du XIXe siècle. L’auteur Pierre Kyria nous fait réaliser
par des extraits commentés que ces deux aristocrates, voulant
être des plus objectifs, auront quelques difficultés
à nous transmettre parfois le « vrai », puisqu’ils
ne se mêlent pas au peuple, mais l’observent à
distance, qu’ils sont comme bien des hommes de cette époque
des misogynes, qu’ils ont leurs visions, leurs préjugés,
qu’ils sont mesquins, égocentriques, critiques, humains.
On découvre les liens d’amitiés avec certains
écrivains et autres personnages de l’époque.
Des anecdotes, critiques ou articles de presse y sont traités.
Comme bien des écrivains, les frères Goncourt avaient
peur de la censure, de la critique et aussi des poursuites judiciaires.
Edmond
et Jules étaient raffinés et collectionneurs d’art
japonais. Ils appréciaient tout autant les histoires salées
de certaines conversations. Les frères Goncourt prenaient
plaisir à étudier les invité(e)s des déjeuners,
des dîners, des salons… Ils capturaient les échanges,
puis d’un jet, les exposaient dans le Journal. Que de jugements
et que de potins ont y lit. Après chaque publication des
neuf volumes du Journal, certaines personnes n’apprécieraient
pas ces témoignages. Il ne faut surtout pas oublier que
dans ces neuf tomes du Journal, ils s’y livrent.
Edmond
désire immortaliser son nom et celui de son frère
Jules ainsi que leur œuvre. Edmond se donnera comme projet
de faire le legs d’une société littéraire.
Déjà le dimanche dans son grenier qui est un vrai
musé, il recevra de nombreux écrivains. Ce cercle
littéraire sera à l’origine de l’Académie
des Goncourt. En créant ce prix, Edmond s’opposait
au conservatisme de l’Académie française.
Voici
le sommaire du livre La Passion Goncourt, pour mieux vous donner
un avant goût du contenu de cette analyse sur l’œuvre
des frères Goncourt :
Avertissement
« Les Bichons »
D'un roman l’autre
L’écriture artiste
Goncourt versus Zola
La maison d’un artiste
Le Journal : Tempête sur la République des lettres
L’Académie Goncourt
Le trombinoscope des écrivains (Extraits du Journal des
Goncourt)
Femmes ou femelles? (Extraits du Journal des Goncourt)
Salauderies (Extraits du Journal des Goncourt)
Une vie, une œuvre
Bibliographie
Repères
Une
douzaine de pages contenant des photographies, des illustrations
sur les frères Goncourt et leur compagnie, dont la princesse
Mathilde, Suzanne Lagier, Alphonse Daudet et sa femme, Émile
Zola, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, Charles Augustin de
Sainte-Beuve, nous présentent la physionomie de ces gens.
Je
lui donne la cote de 5 /5 = excellent. Un document qui me demandera
une deuxième lecture pour mieux m’en approprier et
qui me servira de livre de référence.
Si
je n’avais qu’un roman à lire de l’œuvre
des frères Goncourt, je pencherais pour Germine Lacerteux
(1865) relatant l’histoire de Rose Malingre, la vieille bonne
de la famille Goncourt. Mais, il ne faudrait pas oublier le Journal
publié en neuf tomes.
Edmond
Huot de Goncourt : Nancy 1822 – Champrosay, Essonne, 1896.
Jules Goncourt : Paris 1830 – Paris 1870.
Écrivains français.
Écriture « artiste ».
Naturalisme.
