La
concision du titre et du résumé de ce récit
suscitent naturellement chez le lecteur l'attente d'une histoire
fraternelle. La sobriété et la symbolique de l'illustration
laissent entrevoir une histoire profonde, peut-être douloureuse.
Seule la lecture de ce récit permet de mesurer sa richesse
et l'impact qu'il peut provoquer auprès d'un adolescent.
L'auteur
tente l'écriture d'une histoire inhabituelle, actuelle
et ambitieuse en traitant des thèmes particulièrement
épineux : la maladie, la mort, la découverte, en
pleine adolescence, de son homosexualité.
Adolescent,
Maus décède des suites de la maladie de Wilson puisque
les médecins n'ont pas su diagnostiquer cette maladie rare
et encore méconnue. Meurtris, les parents et le frère
tentent chacun de faire face à cette disparition. Au départ,
le frère décide d'écrire ses sensations et
sentiments sur les pages blanches restantes du journal intime
de Maus, refusant de lire les écrits de son frère.
Mais il cèdera à la tentation de connaître
son intimité et lira ses écrits. Il ressort de ce
monologue et de la lecture du journal des vérités
enfouies au plus profond de ces deux êtres qui n'ont pas
su communiquer, par pudeur et maladresse. On y découvre
la difficile prise de conscience de l'homosexualité, la
culpabilité et les tentatives d'évitement tant la
différence est lourde à gérer à cet
âge en particulier. La solitude et le désespoir face
à la maladie puis la mort sont très justement décrits.
L'auteur prouve une perception aiguë des sentiments humains
et analyse la complexité des relations familiales.
Au
final, ce récit ressemble à un chant d'amour, fraternel
et maternel. Bouleversant, il joue sur le registre d'une émotion
parfaitement contrôlée. L'auteur utilise une intrigue
et un style épurés pour pointer l'essentiel.
L'éditeur
préconise ce récit pour les adolescents et les adultes.
A lire et à conseiller avec discernement.