Sur
l'étalage, une belle jaquette attend une main preneuse
et je l'avoue, je prends le livre pour sa photo avec ses escaliers
qui montent aux balcons, puis pour le nom de l'auteur et enfin
pour le titre accrocheur Bonbons assortis.
Huit
petits bonbons bien assortis que l'on déballe soigneusement
et que l'on déguste savoureusement pour en extraire toutes
les saveurs.
Les
huit petits récits de l'auteur racontent l'univers de son
enfance romancée et de l'atmosphère du Plateau Mont-Royal.
Un retour dans le temps d'environ une cinquantaine d'année,
où les gens s'accommodaient du peu qu'ils détenaient,
donnant généreusement entre eux et pour certains,
les voisins formaient une sorte de deuxième famille.
Michel
Tremblay débute avec le récit intitulé Le
cadeau de noces. Je me suis laissée entraîner
par le dénouement de l'histoire qui a pris une toute autre
tournure que je croyais pourtant bien prévoir. Elle est
ma préférée des huit.
Sturm
und drang qui représente très bien la peur bleue
qu'avait à cette époque la gent féminine.
Une frayeur pour les orages électriques et qui se transmettait
à toute la maisonnée. Que dire de toutes les anecdotes
citées par nos mères ou par nos grands-mères
qui nous donnaient la chair de poule? On était proche de
la nature en cette période et même en ville.
La
passion Teddy décrit très bien le souhait d'un
enfant, sa déception puis l'acceptation et enfin la tendresse,
l'amour. Tout ce qu'une peluche peut représenter aux yeux
d'un enfant. Touchant.
La
preuve irréfutable de l'existence du père Noël
et Nouvelle preuve irréfutable de l'existence du père
Noël sont un retour à la magie de Noël par la
tradition de transmettre celle-ci à l'enfant et bien encouragé
par toute la famille. Que dire aussi de la merveilleuse correspondance
avec le Père Noël ?
Le
chanteur de Mexico nous fait passer d'une génération
à une autre, le temps d'une chanson et voilà l'ancienne
technologie qui quitte la scène.
Le
soulier de satin
symbolise la première communion et tout le brouhaha d'un
tel événement. Michel Tremblay nous fait vivre l'angoisse
d'un enfant.
Petits
chinois à vendre nous parle de l'église avec
ses missions à l'étranger, son financement, son
enseignement par les bonnes soeurs ou les frères et aussi
celle de nos parents. Qui dit vrai dans tout ça?
Un
livre où l'argot québécois revit, mais sans
les sacres que l'on entendait quelquefois comme pour défier
l'église.
J'ai
beaucoup aimé ce petit garçon en culotte courte
qui m'a fait renouer avec mes souvenirs d'enfant. Je me rappelle
de ces escaliers bien droits ou tournants qui mènent aux
balcons puis aux voisines et de ces poulies à corde à
linge qui grinçaient de commérages que l'on étendait
plein la cour arrière.
C'est
déjà fini et on en redemande. Un petit livre à
relire que l'on laissera traîner sur notre table de chevet,
ou sur la table du salon, pour le plaisir de voir une autre lectrice
ou un autre lecteur se faire gagner, par le charme de Michel Tremblay,
un gars bien de chez nous.
Ce
livre s'adresse aux enfants et aux parents, soit les baby-boomers
et aux centenaires.