Plateforme
est un roman fort, un cri presque imperceptible d'un antihéros.
Roman profondément actuel, il aborde sans détour
des thèmes sensibles tels que le tourisme sexuel, les rapports
amoureux, le déclin de la société occidental,
les abus des religions...
Michel, le personnage central est un homme déprimé
et morose. A la mort de son père, il entreprend un voyage
en Thaïlande. Il y rencontre Valérie. Sa relation
quasi-fusionnelle avec la jeune famme lui donne enfin les moyens
de s'exprimer pleinement. Rapidement, l'intrigue du roman s'incline
face aux idées et aux émotions.
Michel Houellebecq a suscité de vives critiques
de par les prises de positions sans nuance de ses personnages,
sur la religion notamment. Mais force est de constater qu'il offre
un regard neuf et une analyse fine du mal être de notre
société qui se cherche encore à l'aube du
XXIe siècle.
Son livre se situe au-delà des clivages traditionnels
marxiste / libéral. C'est sans doute l'une des raisons
pour lesquelles le livre dérange. De nombreux lecteurs
seront choqués par sa théorie sur le tourisme sexuel
en Thaïlande mais là encore, l'analyse très
directe de l'auteur est percutante et pertinente.
L'ouvrage de Houellebecq doit être perçu
comme une alarme, un avertissement sur ce qui attend les individus
: une incompréhension grandissante entre les hommes et
les femmes, mais aussi entre les pays du nord et du sud. Plateforme
est un livre critique et critiquable à de nombreux points
de vue mais un livre qui ne laisse pas indifférent tant
par les prises de position de l'auteur que par l'émotion
qui s'en dégage. Enfin un livre qui émeut comme
peu de romans l'ont fait avant lui.
Fiche réalisée le
16 juillet 2003 par Stéphane Caschera.
Un roman assez difficile à critiquer, mais qui ne
laisse pas indifférent. Il est toutefois peu aisé
de dire si je l'ai aimé ou non car le côté
provocateur m'a laissé perplexe.
Houellebecq dépeint en effet sans faux fuyant
le domaine du tourisme sexuel, avec une grande aisance d'ailleurs,
où le côté libertin devient tentateur, tout
en conservant un côté pervers étrange.
Il est de notoriété publique que les
romans de Houellebecq font parler d'eux, et pas toujours en bien.
Il demeure qu'il en reste un arrière-goût de looser
assez désagréable, dérangeant et pitoyable
; une impression d'anti-héros plus ou moins autobiographique
qui rend difficile l'appréciation. Même cette soi-disant
liberté sexuelle sonne faux : on a l'impression que l'auteur
force le trait, non pas pour l'intérêt de l'histoire
ou des personnages, mais pour le plaisir d'une provocation pure
et dure. Mais après tout, peut-être est-ce le seul
effet qu'il recherchait ? Et le lecteur n'aime-t-il pas être
mis sur la défensive ?
Fiche réalisée le
11 novembre 2003 par CF.