Les
humains ont trouvé le moyen de voyager dans le temps, mais
à sens unique. Il n'est possible que de se diriger vers
le futur, en s'endormant dans des bulles de stase pour leur permettre
de franchir les années, les siècles voire les millions
d'années. Mais les seuls survivants de l'humanité
sont un petit groupe de 300 personnes qui étaient en stase
le jour du grand Evénement qui a bouleversé l'humanité.
Les
hommes ont en effet soudainement disparu. Les seuls encore sur
terre sont ces 300 personnes qui ne comprennent pas pourquoi ils
sont encore en vie, ni comment des milliards de personnes ont
pu disparaître de la surface de la Terre sans laisser la
moindre trace. Ils essaient de reconstuire une société
viable pour que l'humanité puisse survivre, mais tous ne
sont pas d'accord sur les principes. Or, suite à un petit
saut en stase, ils découvrent avec horreur que l'une des
leurs, Marta Korolev, a été oublié seule
dans le temps. Pendant qu'ils faisaient un saut d'une centaine
d'années, elle est resté seule, a vieilli et a fini
par mourir de solitude et de vieillesse. Un oubli ? Ou un crime
?
Ecrit de façon très originale, ce roman a
le mérite de remettre au goût du jour le saut dans
le temps. Mais un saut à sens unique, qui n'en est pas
vraiment un : en effet, les personnages s'endorment seulement
pour une durée donnée pour se réveiller frais
et dispo plusieurs années plus tard. Un concept qui en
fera rêver plus d'un, j'imagine. Ainsi, le voyage dans le
temps n'est plus un voyage instantané, mais une mise entre
parenthèse pour ceux qui reste en stase, alors que le reste
de l'humanité continue d'évoluer.
L'enquête policière n'est donc qu'un prétexte
à une réflexion poussée sur le devenir de
l'humanité, sur le voyage dans le temps, mais aussi sur
l'acquisition du Pouvoir dans une société fermée.
L'intrigue courrait le risque d'être embrouillée
car elle est très complexe et se mêle à une
action formidable, mais l'auteur s'en tire très bien et
confirme son appartenance aux classiques de la science-fiction.